Yellow

Le Journal d'Arnaud

 




mardi, novembre 05, 2002:

Une histoire de bromure

Un ami à moi me dit recoucher avec une de ces ex-, je trouve ça consternant puisque je me souvenais l'entendre dire que c'était un mauvais coup, sa réponse:
-Je confirme, mais tu vois bien après un an d'armée...

Pour bien faire, le hasard fait bien les choses, une chanson des Pixies passe à la radio: where is my mind?

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dimanche, octobre 20, 2002:

Dimanche soir, il fait nuit et froid, mon coeur est serré, je me souviens ce que c'est que d'avoir le coeur gros, j'ai envie de pleurer et j'ai du plomb dans le ventre comme dans mauvais sang.

Parfois mes actions m'interpellent, je ne sais pas trop ce qui me prend je fais tout ce que je ne devrais pas.

Hier quand elle m'a demandé avant son départ si j'y croyais, je le lui ai dit que non.
Notre relation a pris fin, elle est rentrée dans sa patrie et ne reviendra plus, tout est vide sans elle, les murs résonnent de son absence, je me sens horriblement mal.

J'ai peur.

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lundi, octobre 14, 2002:

Je me sens vide, je n'ai aucun courage, la pesanteur me colle aux basques je n'en peux plus, je m'interroge à quoi bon?
Comme souvent, des questions sans réponses, une vie passée à attendre sans trop savoir quoi, l'amour, la mort, l'ennui?
Je ne sais pas si c'est l'hiver qui approche qui me rend morose mais je n'ai plus goût à rien, mon élan vital est je ne sais où, c'est dur parfois de vivre.
Je suis seul dans mon grand appartement, envie de voir personne, juste perdre mon temps, le laisser s'échapper à jamais.
La vie est courte et je suis en train de la gâcher à attendre quelque chose qui ne viendra jamais, mais ça serait trop simple non?
A quoi bon s'agiter, tout cette énergie perdue à nous faire croire que l'on existe.
Je ne crois plus en rien ce soir, ni à l'amour, ni à l'amitié, ni au travail, même plus à la paresse.
Je m'emmerde et je vous emmerde, alors je vais me coucher.

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jeudi, octobre 10, 2002:

Le temps d'une pause.
Comme les enfants, j'ai pris des vacances, du temps pour rêver pour flâner et m'évader.
Durant quelques jours je me suis expatrié pour me confronter à un nouveau langage, d'autres visages, des paysages inconnus.
Mon corps est ressourcé, mon esprit éclairé et mon coeur plus amoureux que jamais.
Il est si bon d'être amoureux et de se sentir aimé, on se sent si léger et capable de tout.
J'ai vu les montagnes et les collines, la neige et les sapins, senti le souffle glacé du vent sur ma peau, traversant mes vêtements, je rêvais les yeux ouverts, une partie de ce rêve est resté en moi, pour toujours.

Je lis Exhibition de Michka Assayas, je me sens très proche de ce texte, il me colle à la peau, me fais rire et me suis partout ou je vais, c'est déjà un de mes favoris.

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dimanche, septembre 29, 2002:

Il devrait être heureux mais il est triste.
La nuit est froide, il marche seul vers son appartement, il sait qu'il va les retrouver, ils l'attendent, un peu comme les autres invités. Quelle drôle d'idée que de se faire inviter chez soi, quelle bêtise d'avoir accepté, il n'a aura plus de refuge ni d'échappatoir possible, un instant il pense quitter la ville mais se ravise, il se rapproche, il entre, la porte est déjà refermée derrière lui, il ne ressortira plus.

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mardi, septembre 24, 2002:

Le froid.
Toute la nuit, recroquevillé au fond du lit je t'ai cherché, je t'ai appelé dans mes rêves, à ta place l'hiver me donne la chair de poule, je préférais frissonner sous tes caresses.
Pour me réchauffer une tasse de thé jazztime et le sax ténor de Johnny Griffin, mes yeux en oublieraient presque les sommets enneigés et les nuages noirs denses et colossaux qui pesaient au loin sur l'horizon dans la fin de l'après-midi.

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La pluie, le froid, l'absence.

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jeudi, septembre 19, 2002:

Des hauts et des bas, parfois j'en ai assez de mon travail, de mes collègues, de cette myriade de petits chefs qui ne font que brasser du vents tout en passant à coté des choses essentielles, le contact humain, la chaleur d'un regard, la présence.

Je me remets à lire Harry Potter, ça me faits du bien de lire des choses superficielles et faciles.

Involution?

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jeudi, août 22, 2002:

Journée de fête pour moi!
Je suis allé chercher mes résultats rue du figuier et je suis clean, no aids ni syphilis, c'est la grande classe, pour fêter ça nous nous sommes fait un restaurant ce soir, je suis amoureux, c'est très agréable!

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mardi, août 20, 2002:

Je suis seul ce soir et je l'attends, je pense à elle en permanence, je lui enregistre un minidisque de mix que j'aime, et pourtant je sais qu'elle ne viendra pas, j'ai envie d'elle, de lui parler, de la serrer dans mes bras, de la voir sourire et rire, je l'aime.

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samedi, août 17, 2002:

Pour la première fois de puis deux ans je me lève et je me dis tout haut que je suis heureux.
Deux choses sont à l'initiative de ce sentiment:
la première, la plus évidente, c'est elle, son sourire, sa peau, sa présence.
le seconde c'est une intégration réussie, je suis dans ce pays et dans cette ville depuis peu de temps et je m'étais fixé un ultimatum pour m'intégrer, il ne me restait que quelques mois avant cette date fatidique et l'autre soir, tout a basculé du bon coté en faisant chez moi une fête comme je n'en avais jamais vécu ni chez moi ni aillleurs, une fête ou personne ou presque ne se connaissait, le genre de soirées qui peuvent tourner au désastre si le courant ne passe pas, et là c'était du concentré de bonheur.
Je regardais les gens rire parler, s'enivrer jusqu'au petit matin, personne ne voulait partir et tout le monde cependant devait travailller le lendemain. Lendemain qui fut très dur daillleurs...

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mercredi, août 14, 2002:

La lune se reflétait dans l'eau, le long de cette promenade dans une nouvelle ville avec elle, j'étais bien, comme un enfant, impression de revivre un amour à coté duquel je serais passé dans mon adolescence.
Elle est près de moi, son sourire, son rire, ses mots et son petit accent me font fondre.
Tout est si léger quand on est amoureux, je peux même lire De Profondis de Wilde, E. m'avait conseillé de lire ce livre en me précisant de le lire amoureux, je ne pensais pas le lire si tôt.

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dimanche, août 11, 2002:

Toute la journée j'ai pensé à toi, est-ce ça l'amour, si je me trompe ça doit y ressembler!
Bien évidement je t'ai cherché une grande partie de l'après-midi, nous étions tous les deux dans la même ville, à chaque carrefour, à chaque coin de rue, je pensais que j'allais te voir mais en vain.
Je t'ai laissé un mot sur ce cahier dans cette expo, le liras tu un jour?
Je pense à toi, à la mélodie de ton prénom, à ta présence qui me manque.
Les heures sont longues à penser à toi, c'est idiot je ne sais même pas si tu tiens à me revoir, je sais que mardi nos chemins se croiseront, je désire que les jours défilent, j'ai besoin de ton sourire pour...

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samedi, août 10, 2002:

je mets le second disque sur la platine, la chanson s'intitule:
Undress me know
Using your mind
...

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Samedi, milieu d'après-midi.
Le temps est à la pluie, il fait gris et froid.
Bien à l'abris dans mon alcôve, j'écoute Morcheeba que je viens de trouver en vinyle, je sirote un thé jazztime en vrac aux arômes d'agrumes et de fleurs, un paradis sensoriel.
Sous les couvertures, les volets clos, je somnole en attendant leur visite, les minutes se succèdent, au loin j'entends les rires des enfants; encore plus loin elle aussi s'est abandonnée dans la chaleur des draps, je pense à elle, à sa peau que je ne connais pas encore, à son corps, à son rire.

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Après tout, les mots ne sont que du vent, de l'éphémère, à peine un souffle sur la peau.
Il n'y a de vrai que le langage primaire du corps lorsqu'il s'agit de faire passer des émotions, et encore.
Pourquoi est-il si difficile de verbaliser ses sentiments, les mots se bousculent dans notre tête et ne trouvent que très rarement la voie de l'oralité.
et puis c'est quoi l'amour, peut-on décrire ce sentiment, comment connaître son authenticité, comment le différencier du désir?

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J'ai passé la soirée avec elle, si jeune et désinvolte, je l'adore.
Nous sommes allés voir l'auberge espagnole, un film léger emprunt de naturel, enfin ça fait plaisir au spectateur de le croire.
La nuit était fraîche au bord du lac mais nous n'en faisions pas cas, nos corps se sont rapprochés.
Ce soir je l'ai serré dans mes bras, ça faisait longtemps, j'en avais besoin, c'était si bon.

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jeudi, août 08, 2002:

Il a avoué ses peurs, en particulier celle des femmes et des inconnus, sa timidité et son incapacité à aborder des demoiselles.
Lui qui paraissait si sur de lui, je me suis senti soulagé de l'entendre, je pensais être dégénéré!

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mercredi, août 07, 2002:

Dominique A. pour la peau
Ce soir je touche le fond, je ne me sens pas très bien:
même mon physique a atteint ses limites, chose aisé mais pas si fréquente que ça
Je viens de me ridiculiser à mon cours de capoeira, je ne suis pas capable d'intégrer une suite de plusieurs mouvements, que ce soit sur l'instant ou plus tard même malgré les répétitions
J'ai pensé que j'avais tout raté:
ma vie professionnelle
ma vie sentimentale
ma vie sexuelle
ma vie sociale
ma vie culturelle
ma vie tout court
j'ai fait le bilan de mes années écoulées et à l'instar du héros de l'adversaire je ne suis qu'un menteur, menteur pas omission, j'ai omis d'avoir la moindre volonté, des goûts prononcé, une passion, je suis déjà mort.
Une seule capacité l'ironie, peut-on en vivre?
Je rentre chez moi et comme si ça ne suffisait pas, un message sur mon répondeur m'annonce que je n'ai plus de rendez-vous demain soir et ça me désole.

Heureusement je suis tombé sur ce texte de Justin Hall:
try this - sit somewhere you can watch modern multicultural humanity stride or stroll by, and picture yourself pleasantly in bed with each one of them. you'll be surprised how sexy mousy gals, or older men, even bearded ones, will seem. and old ladies, probably so soft. everyone has their own little sexquirk - it's fun to imagine the penis dance of the skinny stockbroker, or the saucy teasing of the woman in sports apparel. it's a very warm thing to do - realize that everyone is sexy somehow. certainly you're no less oddly attractive!

merci Justin pour le sourire, je vais essayer ça ce soir.

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mardi, juillet 30, 2002:

Sous les effets d'un antalgique opiacé je me sens bien ce soir, j'écoute un trio de jazz et je rêve que je suis immortel.

Patricia : " Quelle est votre plus grande ambition dans la vie ? "
Le romancier Parvulesco : " Devenir immortel…et puis mourir. "
(A bout de souffle)

Je viens de m'apercevoir qu'elle se prénommait Patricia.

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dimanche, juillet 28, 2002:

La nuit tombe doucement sur la ville, j'écoute un vieil album de Tom Waits -blue Valentines-, c'est divin comme sensation, juste un petit peu dommage que j'ai mangé tout le chocolat, il ne me manquait que les Craven a.

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Journée magnifique, un dimanche d'été idéal, pas un nuage, un soleil de plomb, un temps idéal mais pour quoi?
J'ai passé l'après-midi à la maison sans sortir, à quoi bon sortir quand on ne connaît personne, aller voir les autres vivre, parler et rire, cela tient du supplice et non d'un plaisir quelconque.
Je suis anéanti, mon coeur pleure, j'écoute du jazz et je lis "un soir au club", mes amis me manquent, heureusement je vais aller les retrouver la semaine prochaine à Paris car je n'en peux plus, ma vie n'a aucun sens, je touche le fond, je travaille tous les jours sans but précis, je rentre seul chez moi, je passerai la soirée et la nuit seul tel un handicapé social que je ne pensais pas être.
C'est amusant mais une collègue m'a dit "toi qui lies facilement ...".

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jeudi, juillet 25, 2002:

Seul dans cette ville nouvelle, j'ai peur, je suis perdu, seul, personne à qui parler, vers qui aller, c'est effrayant, j'ai peur du vide, ma vie est vide, je suis en train de mourir à petit feu, je me consume de ne rien faire, je me sens vide et perdu.

Je pense être jeune et beau, pourtant je me renferme sur moi même et je coule vers le fond, des vieilles personnes me disent d'en profiter alors que j'ai l'impression de gâcher ma vie.

Mes héros sont négatifs et mélancoliques, Morrissey, Dominique A. et autres chanteurs à texte, cette tristesse me fait du bien pourtant, peut-être ai-je ainsi l'impression de me sentir moins seul dans ce rôle d'adolescent attardé qui n'arrive pas à gérer son présent et son futur.



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